PRESSE

Vicq sur Breuil

Les « Saisons du Vieux Château », la Mairie de Vicq-sur-Breuilh
présentent
« L’âge du fer, d’autres possibles »

 

Géraldine Calbéte
« Le Populaire »

Retour a I’âge du fer
Jusqu’au 30 septembre, le château de Vicq-sur-Breuilh accueille une exposition du sculpteur Alain Valtat baptisée
 » L ‘Age du fer, d’autres possibles « 
ALAIN VALTAT est un artiste contemporain, donc son art est a priori obscur, et pourtant, son travail est d’une pureté telle, qu’esthètes et curieux ne peuvent qu’en être bouleversés.
Avant de vouer son existence à la sculpture, Alain Valtat fut éditeur, grand reporter puis peintre.
Aujourd’hui, il tente de vivre de son art. C’est d’ailleurs l’un des rares en France à tenter cette aventure par le biais d’un vrai défi créer une nouvelle forme de beauté, non pas avec des matériaux traditionnels comme le marbre ou le bronze mais, tout comme César avant lui, avec du fer, métal que l’on dit injustement dépourvu de noblesse. Il défend avec fougue « sa » matière, celle qui de son origine ancestrale remontant à « l’Age du fer » permet toutes les formes, toutes les inclinaisons, en alliant la délicatesse, la légèreté et la fragilité du dessin avec la robustesse presque violente du matériau.
Un travail sur la mémoire
Alain Valtat ne sculpte pas, à l’instar de Gustave Eiffel, en rivetant le fer à chaud, mais en utilisant le procédé de 1′ »IPN » le « I Profil Normalisé » des poutrelles de construction en forme de « I » majuscules. Naissent alors des sculptures alliant rudesse et douceur, angles vifs et drapés sensuels témoins immobiles et éternels, de l’aventure humaine primale. Il confesse ainsi  » travailler sur la mémoire  » et se passionne pour la mythologie, d’Ulysse, qui de retour à Ithaque, préféra son épée ( le fer à celle de bronze pour combattre les soupirants de Pénélope. ) Parfois, le sculpteur se surprend à rêver… D’un coup de pinceau, il habille alors ses créations de rouge, de jaune et de bleu, couleurs primaires, qui, tout comme pour Miro, lui sont chères pour leur côté pur, ludique, enfantin et féerique.
Rattacher Alain Valtat à un quelconque courant semble dérisoire et inutile tant son travail, unique, inclassable et incomparables se suffit à lui-même rendant, par-là même, presque ridicule toute forme d’analyse. S’il se définit lui-même comme une sorte de  » néo-constructiviste  » en hommage à la Russie mythique des années 20, et avoue adorer le courant anglo-saxon porté par David Smith et Anthony Caro, on pourrait néanmoins se risquer à dire qu’il y a chez lui un peu de Picasso, une pincée de Miro, une touche de John Chamberlain, un esprit Robert Morris et, surtout, beaucoup d’Alain Valtat…
C’est une exposition unique que de sculpteur que Christine Gérardin-Neuville, maire de Vicq-sur-Breuilh, et Jean-Louis Durand-Drouhin, président des « saisons du Vieux château » vous proposent. Y aller, c’est ouvrir son esprit à une nouvelle forme de beauté, s’ouvrir sur l’espace et le monde pour finalement repartir ému et bouleversé.
Géraldine Calbéte
in le Populaire Juillet 2003

Xavier Georges.
« le Populaire »

Des apprentis sculpteurs à Vicq-sur-Breuilh
 » Casques vissés sur la tête, lunettes sur le nez, mains gantées et l’esprit à l’ouvrage, ils sont concentrés, attentifs et méticuleux. Ils brossent, coupent, soudent, déforment, le fer pour mieux le mettre en forme. Ils se découvrent surtout une âme de créateur, de sculpteur, au contact de matériaux jusqu’alors peu familiers.
Transmettre
Pierre, Mathieu, Bastien, Esther, Thomas et Antoine ont entre 11 et 14 ans et participent, depuis le début du mois, à l’atelier proposé aux adolescents de la communauté de communes de l’Issaure (*) : dans le cadre des activités d’été. Ils profitent surtout de la présence et des conseils d’Alain Valtat, sculpteur sur fer, qui expose ses oeuvres au vieux château à Vicq-sur-Breuilh jusqu’au 5 octobre, dans une salle de la bâtisse et dans les jardins alentours.
Plus de, 50 pièces ont été acheminées de 1’atelier parisien et offrent un contraste saisissant avec la campagne environnante. « Fantaisie du désir », « Le mythe d’Icare », « Morceaux en forme de vent », « Forces antagoniques », « Renaissance », toutes ont un nom bien choisi, poétique ou plus évocateur.
« C’est un jeu de voir comment je peux transmettre avec un mot l’idée générale qui a guidé mon inspiration », analyse Alain Valtat.
Pour nos six apprentis sculpteurs, c’est un jeu qui est pris très au sérieux. L’objectif est de donner naissance à leur propre sculpture, laquelle sera exposée en bonne place sur la communauté de commune de l’Issaure.
Dans un premier temps, il a donc fallu couper, brosser les IPN, ces poutrelles de construction en forme de « I » majuscule pesant plus de 70 kg, puis leur donner une forme à l’aide d’une presse comprimant jusqu’à 60 tonnes : « J’ai le schéma de ce que je veux leur faire faire dans la tête, explique Alain Valtat. Ce qu’il faut, c’est qu’il y ait une idée directrice et surtout qu’un certain équilibre, dans l’espace mais aussi visuel, soit respecté ».
Après l’indispensable phase de soudure, les jeunes procéderont dans les jours à venir à la finition de leur oeuvre avec le revêtement d’un enduit protecteur puis d’une couche de peinture. Au final, la sculpture devrait atteindre les 4,20 m hauteur pour un poids avoisinant les 250 kg. « C’est un vrai plaisir d’être avec ces jeunes, remarque Alain Valtat. Ils ont envie d’apprendre et comprennent, très vite ce qu’il faut faire. L’intérêt est qu’ils se construisent ainsi un bout de leur mémoire. Dans quelques années, certains partiront de la commune, d’autres reviendront, mais ils auront le plaisir et la fierté de retrouver leur oeuvre ».
Exposée dans la commune
« L’idée de créer des choses me passionne, explique pour sa part Bastien. J’ai donc voulu tenter l’expérience et j’en suis très content. J’ai pu notamment apprendre la soudure. « Et puis, rajoute Esther, ce qui est bien, c’est que notre sculpture va rester puisqu’elle sera exposée dans la commune ».
Le résultat est désormais attendu avec impatience. Entre temps, qui sait, des vocations se seront peut-être formées… « 
Xavier Georges.
Xavier Georges, in « le Populaire »