L'âge du Fer
Renaissance
Alain Valtat

Géraldine Calbéte

Retour a I’âge du fer
par Géraldine Calbéte,
Le Populaire
Juillet 2003
 » L ‘Age du fer, d’autres possibles « 

ALAIN VALTAT est un artiste contemporain, donc son art est a priori obscur, et pourtant, son travail est d’une pureté telle, qu’esthètes et curieux ne peuvent qu’en être bouleversés.

Avant de vouer son existence à la sculpture, Alain Valtat fut éditeur, grand reporter puis peintre.

Aujourd’hui, il tente de vivre de son art. C’est d’ailleurs l’un des rares en France à tenter cette aventure par le biais d’un vrai défi créer une nouvelle forme de beauté, non pas avec des matériaux traditionnels comme le marbre ou le bronze mais, tout comme César avant lui, avec du fer, métal que l’on dit injustement dépourvu de noblesse. Il défend avec fougue « sa » matière, celle qui de son origine ancestrale remontant à « l’Age du fer » permet toutes les formes, toutes les inclinaisons, en alliant la délicatesse, la légèreté et la fragilité du dessin avec la robustesse presque violente du matériau.

Un travail sur la mémoire

Alain Valtat ne sculpte pas, à l’instar de Gustave Eiffel, en rivetant le fer à chaud, mais en utilisant le procédé de 1′ »IPN » le « I Profil Normalisé » des poutrelles de construction en forme de « I » majuscules. Naissent alors des sculptures alliant rudesse et douceur, angles vifs et drapés sensuels témoins immobiles et éternels, de l’aventure humaine primale. Il confesse ainsi  » travailler sur la mémoire  » et se passionne pour la mythologie, d’Ulysse, qui de retour à Ithaque, préféra son épée ( le fer à celle de bronze pour combattre les soupirants de Pénélope. ) Parfois, le sculpteur se surprend à rêver… D’un coup de pinceau, il habille alors ses créations de rouge, de jaune et de bleu, couleurs primaires, qui, tout comme pour Miro, lui sont chères pour leur côté pur, ludique, enfantin et féerique.

Rattacher Alain Valtat à un quelconque courant semble dérisoire et inutile tant son travail, unique, inclassable et incomparables se suffit à lui-même rendant, par-là même, presque ridicule toute forme d’analyse. S’il se définit lui-même comme une sorte de  » néo-constructiviste  » en hommage à la Russie mythique des années 20, et avoue adorer le courant anglo-saxon porté par David Smith et Anthony Caro, on pourrait néanmoins se risquer à dire qu’il y a chez lui un peu de Picasso, une pincée de Miro, une touche de John Chamberlain, un esprit Robert Morris et, surtout, beaucoup d’Alain Valtat…

C’est une exposition unique de sculptures que Christine Gérardin-Neuville, maire de Vicq-sur-Breuilh, et Jean-Louis Durand-Drouhin, président des « saisons du Vieux château » vous proposent. Y aller, c’est ouvrir son esprit à une nouvelle forme de beauté, s’ouvrir sur l’espace et le monde pour finalement repartir ému et bouleversé.

Géraldine Calbéte

in le Populaire Juillet 2003